Amour Galactica

Les Garçons

M21 – Tu compteras toujours pour moi, même si nous ne sommes pas ensemble et même si nous sommes loin, très loin, l’un de l’autre.

Il y a ces boîtes à la maison. Celles dans lesquelles j’ai mis les photos de nous. Celles de l’époque où je m’empressais de les faire imprimer. Pour vous avoir sur mon mur.

Parce que je vous ai aimé. D’amour. D’amitié. Et d’entre les deux.

En les revoyant. Je souris. Je suis attendri. Je suis triste. Et je suis nostalgique. A chacun d’entre vous, j’aimerais dire.

Tu compteras toujours pour moi, même si nous ne sommes pas ensemble et même si nous sommes loin, très loin, l’un de l’autre.

Ma porte n’a jamais été fermée. Elle ne le sera jamais. Et à quelques jours de la fin de cette année catastrophe. J’aimerais vous dire que je pense toujours beaucoup à vous.

J’écrivais ici sur vous. Sur Nous. Parce qu’il y a une décennie maintenant. Chacun d’entre vous. À sa manière. M’a fait me sentir spécial, unique. Et je ne l’oublierai jamais.

Je ne vous oublierai jamais.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M20 – Je ne me fâche pas. Je deviens distant.

Je déteste perdre le contrôle de mes émotions.

M’emporter. M’énerver. Pleurer. Devant quelqu’un. Me donnent l’impression d’être vulnérable. Et je ne le permets pas.

Comme je vis très mal ce qui arrive une fois que l’on s’est énervé – c’est-à-dire les regrets, la culpabilité, le fait d’avoir été à nu et/ou le fait de passer pour un hystérique – je préfère prévenir. Et m’éloigner.

Je ne me fâche pas. Je deviens distant.

Cela me permet d’analyser la situation. Trouver une solution qui ne m’expose pas et me convienne. Ne pas agir sous l’effet de l’impulsion. Et parfois, cela me permet de tout simplement fermer la porte à une personne que je jugerais décevante.

Parce que plus que tout. Je déteste être déçu.

Je suis zen. Très stable. Trop, selon certains. Ce qui a renforcé l’idée que j’étais devenu un robot.

Devenu. Parce que je n’ai pas toujours été comme cela.

Autrefois, j’étais à vif. Une tempête d’émotions qui pouvait s’abattre sur n’importe qui. N’importe quand et n’importe comment. Il suffisait d’un déclencheur et c’était la catastrophe. Berserk.

On n’avait pas répondu à l’un de mes textos. On n’avait pas le temps pour moi. On matait un garçon devant moi…

Je pouvais faire une crise pour tout et rien.

C’est ainsi que je me revois. Quand je repense aux Garçons. Ceux de 2009 et ceux de 2011. Et que je repense à la façon dont je les ai traité.

Grandir. Être dans une relation épanouie et épanouissante. Apprendre à gérer mes émotions. Me fermer aux personnes négatives. Avoir un A.T.Field en béton…

Tout cela m’a amené à me contenir.
Et (presque) toujours à garder le contrôle.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M17 – je recueille les noms des amants avec lesquels ça n’a pas marché.

Nos vies sont pleines d’histoires d’amour ou d’amitiés qui n’ont pas fonctionné. Il y a celles pour lesquelles nous gardons des regrets vinaigrés – ces regrets qui vous retournent le coeur comme lorsque l’on boit une gorgée de vinaigre blanc. Et celles qui vous laissent souriants, parfois embarrassés, levant les yeux au ciel en vous disant. Quelle idée !

Il y a ces crushes auxquels on repense maintenant. Honteusement. En se disant. Comment ai-je pu craquer sur lui ? Ceux que l’on avoue souvent en soirée un peu pompette ou juste pour se moquer un peu de soi.

Et il y a ces noms. Cette liste de garçons avec lesquels cela n’a pas marché. Ceux dont on garde les photos dans une boîte. Bien en évidence. Mais que l’on ouvre pas. Ceux qui ont compté. Et pour lesquels cela s’est terminé à tort ou à raison.

Ceux que l’on a perdu de vue mais pas de coeur. Ceux sur lesquels on veille de loin. Ceux sur lesquels on écrit mais desquels on ne parle pas.

Ceux auxquels on pensera toujours.

Les Garçons, Mélancolie Apocalypse

M15 – J’aurais dû t’enlacer plus fort encore la dernière fois où je t’ai vu.

Lorsque je suis tombé sur celui-ci. J’ai tout de suite pensé à Ekkooo.

J’avais rencontré Ekkooo en Décembre 2007 autour d’un chocolat chaud. Et j’avais craqué sur lui. Je n’y pouvais absolument rien. Son odeur, sa peau, ses cheveux blonds. J’avais l’impression que mon corps l’appelait constamment. Comme un aimant.

Chaque fois que je le voyais. Il fallait que je le touche. Qu’il m’enlace. J’avais l’impression de n’avoir jamais assez de ses accolades. Ça ne me suffisait pas. J’avais besoin de complètement disparaître, me fondre dans ses bras.

Et c’était possible. Il était grand et massif.

Mais j’étais intouchable. C’était tout le monde sauf moi. Surtout pas moi. Une sorte de constante dans ma vie amoureuse qui allait finir par me faire me sentir non désirable et invisible.

Cette voix à l’intérieur de moi qui voulait leur hurler REGARDEZ-MOI m’a finalement rongé de l’intérieur. Et peu à peu, je suis devenu un monstre avec les Garçons. Que j’allais finir par épuiser deux ans plus tard.

En Juillet 2009, sentant venir une dernière confrontation qui serait pénible. Ekkooo s’était désisté à la dernière minute. Avant de lâcher ce tweet.

Ekkooo : est à Madrid pour m’amuser avec des amis de plusieurs années qui ne me jartent pas pour un oui ou pour un non

C’était fini. Et je ne l’ai pas revu pendant deux ans.

En Septembre 2012, il est entré dans ce restau japonais qu’il m’avait fait découvrir. J’y étais avec des amies. C’était une véritable coïncidence. Je me suis levé. On s’est salué poliment. Puis je me suis rassis.

Avant de brusquement me relever à nouveau pour l’enlacer.

Je n’avais pas pu me contrôler. C’était la mémoire du corps. Du mien. Et une fois cette impulsion contrôlée, je l’avais lâché.

Et même si cela n’a duré que quelques secondes, j’avais tout de suite regretté de n’avoir pas su me contenir.

Après cela, chacun sa table. Et chacun sa vie.

Cela fait huit ans maintenant que je ne l’ai pas revu. J’ai plusieurs fois eu envie de faire un pas pour le retrouver. Avant de toujours m’en empêcher.

Il me manque. Et je me dis très souvent que j’aurais dû l’enlacer plus fort encore la dernière fois où je l’ai vu.

Kévin Bacon

M13 – Je jure que lorsque nos lèvres se touchent, je peux goûter aux prochaines soixante années de ma vie.

J’aime beaucoup cette idée. Ce qu’elle représente.

Je n’ai pas connu beaucoup de garçons. J’étais à la recherche de quelque chose de sérieux. Toujours.

En vingt ans de chasse à l’Homme, j’ai eu neuf petits amis. Et deux fois moins de relations d’un soir. Je pense que l’on peut dire que je ne suis pas le plus grand chasseur du monde. Alors certes, je me suis aussi mangé moult amours à sens unique et autres crushes qui n’ont servi à rien.

Mais j’ai passé assez de temps à fantasmer sur ce que j’attendais d’une relation pour savoir ce que je désirais.

A notre tout premier rendez-vous, j’avais dit à mon premier petit copain. Tu es le premier mais tu ne seras pas le dernier. Avec ce « Je pense – Je dis » qui me caractérise et déconcerte.

Parce que je savais. Ce n’était pas Lui.

Et ainsi de suite, de garçons en garçons, de baisers en baisers. Jusqu’à me figer un jour. Et avoir cette impression. Celle d’avoir pu goûter aux soixante prochaines années de ma vie juste en L’embrassant.

C’était Lui. Cela fait un peu plus de onze ans. Et j’ai envie qu’il soit le dernier.

Kévin Bacon, Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M09 – Peut-on s’enlacer et voir qui bandera en premier ?

Dans les faits, c’est un jeu qui peut être amusant. On s’enlace et on voit qui réagit en premier. Cela pourrait même remplacer le jeu de la bouteille qui tourne. Ou celui dans lequel on doit s’enfermer à deux dans un placard pendant que d’autres chronomètrent.

Mais en réalité, c’est un cauchemar pour moi.

Je fais partie des garçons à l’érection facile. Ce qui pourrait être vu comme quelque chose de positif, m’a cependant conduit, moi, à complexer et à redouter toute interaction avec un garçon qui n’est pas mon petit copain.

J’ai toujours été comme ça. Une machine à érection. Ma vie est faite de moments quelconques – comprendre simples accolades amicales, où j’ai enlacé des garçons et réagi. Alors qu’eux, non. Et cela m’a très tôt amené à considérer que c’était anormal et gênant. A éviter, donc.

C’est pourquoi, alors qu’il y a encore quelques années j’étais du style très câlin, j’ai fini par limiter mes interactions physiques rapprochées à Kévin Bacon et je suis devenu une pierre avec les autres garçons. Repoussant autant que possible toute proximité.

Quand bien même il s’agissait d’une réaction naturelle, d’un réflexe mécanique ou d’un manque de concentration, je ne pouvais plus laisser mon corps me trahir.

Comme pour mes émotions que je tente de toujours maîtriser, le control freak que je suis a décidé que je ne devais plus jamais me faire avoir par mon corps.

Notamment quand certains garçons jouent au jeu du Enlaçons-nous pour voir qui bandera en premier sans te prévenir. Tu penses innocemment que le garçon n’y a pas prêté attention ou qu’il ne s’est pas imaginé des trucs.

Jusqu’au détour d’une conversation ou d’un message, où il te le rappelle quelques fois longtemps après. Et tu comprends que tu t’étais fait avoir.

L’un d’entre eux m’avait d’ailleurs carrément envoyé ce meme avec comme message « tu te rappelles ? ».

Et je me demande du coup qui est le plus vicieux des deux. Celui qui ne contrôle pas son érection ou celui qui avait une idée derrière la tête.

Je n’ai jamais joué à ce jeu.

Mais je me souviens néanmoins qu’une fois c’était arrivé à quelqu’un d’autre qu’à moi. Un ami encore plus control freak.

Juste après ma dernière rupture. Il m’avait proposé de dormir chez lui. Alors qu’il était dans mon dos, à me consoler, j’avais pu le sentir. Gêné, Il s’était rapidement excusé.

Mais, moi. J’étais tellement content.

C’était la première fois que cela arrivait à quelqu’un d’autre qu’à moi depuis ce moment. (petits amis exclus) Et ça m’avait rassuré.

Je n’étais pas le seul.