Psithurisme Nostalgique

Psithurisme Nostalgique

M25 – Ouais ça me dirait bien de recevoir un chèque de 600 000 dollars.

Spoilers : non, absolument pas.

À vrai dire. Je le vivrais mal.

Recevoir cet argent. Sans véritablement l’avoir mérité ni proprement gagné. Je pense que cela me rendrait malade. Réellement.

Je crois que j’aurais mal au ventre. Rien qu’à penser à ceux qui n’ont rien. Ceux qui triment toute leur vie. Ceux qui travaillent et dorment dans leur voiture. Toutes ces familles qui ne peuvent joindre les deux bouts. Et surtout. Toutes ces personnes qui vivent dans la rue.

Je déteste l’argent. J’ai toujours détesté ce que cela représente.

Parfois. Dans mes rêveries étranges et loufoques. Je lance des simulations de civilisations sans argent. Mais elles échouent toutes. Car tôt ou tard, les Humains ne se satisfont plus du troc. Ils créent une monnaie. Et les plus cupides asservissent les autres.

Faire un don ?

Je ne sais même pas combien il me faudrait donner sur ces 600 000 dollars pour ne pas finir par être rongé par cette injustice qu’est l’argent.

Et si on s’en débarrassait ?

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M23 – Les âmes soeurs ne désignent pas forcément des amoureux.

Pour moi. Il ne fait pas de doute que certaines personnes puissent être nos âmes soeurs sans qu’il ne s’agisse nécessairement d’une relation amoureuse.

Et on les reconnaît. À ce lien indéfectible qui nous unit. Par delà le temps et l’espace.

On le voit également. À la force de nos sentiments. L’impossibilité de qualifier la relation qui nous lie avec les mots usuels. Amour et Amitié n’étant, chacun dans leur domaine, pas assez forts pour définir ce que nous ressentons exactement.

C’est également ce qu’il y a de plus frustrant. Cette impression de ne pas être en mesure de désigner ceux qui ne sont ni des Amoureux ni de simples Amis.

Lorsque Cayetano et moi avons rompu. Dans une galaxie très lointaine. Il avait utilisé le terme Amireux. Mais aujourd’hui encore, j’ai l’impression que ce mot définit un stade intermédiaire entre Amour et Amitié, là où Âme Soeur les transcende.

Alors pourquoi pas tout simplement Âme Soeur ?
Ou y a-t-il un mot étranger parfait pour ce que nous ressentons ?

Et est-ce que cela doit être réciproque ?

Psithurisme Nostalgique

M22 – Qui étais-tu avant qu’ils ne brisent ton coeur ?

Je ne sais pas exactement combien de fois j’ai eu le coeur brisé. Mais je sais que c’est arrivé. Ce blog l’a raconté et en garde les marques.

Le premier garçon à m’avoir brisé le coeur l’a sans doute oublié. Comme tous les autres d’ailleurs.

Moi-même, est-ce que je me souviens de ceux à qui j’ai fait du mal ? Mauvaise question. Oui. Moi, je suis obligé de me rappeler.

Qui étais-je ?

Qui ? Je ne sais pas. Comment ? Ça, je peux le dire. Je le sais.

J’étais moins fort. Moins armé à me remettre de ces moments où l’on se sent seul au monde et désemparé. Ces moments où l’on repense à celui qui nous a fait du mal et où notre ventre se tord.

Suis-je pour autant davantage prêt à le revivre ? Je ne veux même pas y penser.

J’étais certainement un peu plus insouciant. Peut-être un petit peu plus naïf. Innocent ? Sans doute. Un peu plus arrondi. Moins carré. J’ai cette impression que les ruptures nous cassent pour nous faire entrer dans des moules de nous adultes. Différents.

Doit-on forcément être démoli pour se relancer dans la quête d’un Autre qui nous irait mieux ? Doit-on souffrir pour évoluer et grandir ?

Je ne le sais pas. Ce que je sais par contre. C’est qu’une fois la reconstruction terminée. Lorsque l’on se remet à sourire. Quand les mauvais souvenirs laissent leur place aux meilleurs.

On se rend compte que l’on est devenu beaucoup plus fort. Invincible, même.

C’est pourquoi à la question. Qui étais-tu avant qu’ils ne te brisent le coeur ? Je répondrai toujours.

J’étais Moi, moins la force de l’affronter.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M20 – Je ne me fâche pas. Je deviens distant.

Je déteste perdre le contrôle de mes émotions.

M’emporter. M’énerver. Pleurer. Devant quelqu’un. Me donnent l’impression d’être vulnérable. Et je ne le permets pas.

Comme je vis très mal ce qui arrive une fois que l’on s’est énervé – c’est-à-dire les regrets, la culpabilité, le fait d’avoir été à nu et/ou le fait de passer pour un hystérique – je préfère prévenir. Et m’éloigner.

Je ne me fâche pas. Je deviens distant.

Cela me permet d’analyser la situation. Trouver une solution qui ne m’expose pas et me convienne. Ne pas agir sous l’effet de l’impulsion. Et parfois, cela me permet de tout simplement fermer la porte à une personne que je jugerais décevante.

Parce que plus que tout. Je déteste être déçu.

Je suis zen. Très stable. Trop, selon certains. Ce qui a renforcé l’idée que j’étais devenu un robot.

Devenu. Parce que je n’ai pas toujours été comme cela.

Autrefois, j’étais à vif. Une tempête d’émotions qui pouvait s’abattre sur n’importe qui. N’importe quand et n’importe comment. Il suffisait d’un déclencheur et c’était la catastrophe. Berserk.

On n’avait pas répondu à l’un de mes textos. On n’avait pas le temps pour moi. On matait un garçon devant moi…

Je pouvais faire une crise pour tout et rien.

C’est ainsi que je me revois. Quand je repense aux Garçons. Ceux de 2009 et ceux de 2011. Et que je repense à la façon dont je les ai traité.

Grandir. Être dans une relation épanouie et épanouissante. Apprendre à gérer mes émotions. Me fermer aux personnes négatives. Avoir un A.T.Field en béton…

Tout cela m’a amené à me contenir.
Et (presque) toujours à garder le contrôle.

Psithurisme Nostalgique

M19 – les garçons auto-reverse ont plus de fun.

J’adore dire « auto-reverse » pour « versatile ». Je l’avais entendu à l’époque sur radio FG.

Sur les roseaux soucieux, il arrive que les garçons qui n’aiment pas être mis dans des cases parlent du « rôle » qu’ils ont au lit. Ils adorent aussi vous coller une étiquette selon votre apparence ou ce que vous dégagez.

C’est également ce qui a pu m’arriver à plusieurs reprises lors de soirées dans ma vie d’avant.

Seulement voilà. Si avec le temps, nous avons tous plus ou moins réussi à aiguiser nos gaydars pour savoir si tel garçon aimait les garçons ou non, je dois reconnaître qu’en matière de préférence d’emboitement, il reste des progrès à faire.

Ainsi. Non, un garçon efféminé n’est pas toujours un passif absolu. Et ce brun bourru n’est pas actif parce qu’il est « viril ». Ça veut dire quoi « viril », d’ailleurs ?

Doit-on forcément avoir un rôle défini ?
Doit-on l’annoncer immédiatement après son prénom ?

Je n’ai jamais particulièrement aimé parler de ce que je préfère. Et si, avant tout, je trouve cela personnel, d’autres éléments peuvent expliquer mon silence.

Dans la construction de ma propre masculinité et virilité, il m’a longtemps fallu combattre ma propre « bottom shame ». Si aujourd’hui, j’ai l’impression que les garçons n’ont plus trop ce genre de complexe, ce n’était pas la même chose il y a dix ans, selon moi.

Mais. Me concernant. C’est aussi et surtout parce que justement, je n’ai pas de préférence. Cela dépend tellement du garçon avec lequel je suis.

Plus qu’un rôle ou une position attitrée. C’est un feeling.

Tous les garçons ne me donnent pas envie de la même chose. Et tous les moments ne me donnent pas envie de la même chose non plus.

J’aime donner et prendre du plaisir. Peu importe l’assemblage. Si assemblage il y a d’ailleurs.

En cela, je trouve qu’être versatile peut-être une bénédiction. Les garçons auto-reverse ont plus de fun. Ou du moins. Une variété plus large de fun.

Mais. Quoi qu’il en soit. Jouez. Donnez et prenez du plaisir.

Psithurisme Nostalgique

M18 – Les garçons n’ont pas besoin d’être musclés pour être mignons.

J’aime les garçons. Tous les garçons.

Mais ça n’a pas toujours été le cas.

Plus jeune. Je craquais souvent sur le même type d’homme. Les grands bruns aux yeux clairs. D’apparence plutôt musclée – même si j’avoue n’avoir jamais particulièrement accroché sur les abdos. Et toujours blancs.

J’étais victime d’un matraquage. Un lavage de cerveau. Celui qui consistait à nous faire croire que cela était l’unique genre de beauté. On ouvrait un magazine ou on allumait la télé. Et hop. Il était là.

Le grand blanc musclé aux yeux bleus et aux cheveux lisses.

C’était toujours le héros. Le plus populaire. Celui qu’on nous proposait comme le Mâle Sacré.

Le garçon à lunettes. Le gros. Le noir. Puis plus tard. L’asiatique. L’arabe. Le précieux. Le gars en fauteuil roulant… Ils n’étaient jamais présentés comme des alternatives crédibles. Tout devait nous amener à nous dire qu’ils n’avaient rien de sexy.

On ne devait voir que le Brandon Walsh.

Seulement voilà. Moi, Brandon Walsh. Il ne me faisait absolument rien. Dylan McKay non plus. Et tous les sex-symbols qui ont suivi. Les George Clooney. Brad Pitt. Johnny Depp. Rien.

Le néant dans ma culotte.

C’est l’expérience. Les rencontres. La diversification des types de beauté – encore bien timide. Et mes propres évolutions. Qui m’ont permis d’élargir mes horizons en matière de beauté masculine.

Aujourd’hui. Je n’ai plus, à proprement parler, de style de garçon défini, ni même de critères. Même si j’admets toujours craquer sur les grands (>1m83), les plus âgés que moi et les garçons avec des formes.

Mais pour moi. Les garçons n’ont pas besoin d’être musclés pour être mignons.

Il suffit qu’une chose me plaise chez un garçon pour que je fonde complètement. Cela peut-être la nuque, le regard, la bouche, les mains, la denture. Ou même ce qui nous a été depuis trop longtemps présenté comme des défauts ou anomalies. Les gros nez, Les cicatrices, les taches de rousseur, le vitiligo, l’albinisme…

D’un point de vue général. Fais moi rire. Et je suis à toi pour la vie.