Le Garçon Stellaire

Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #14 – armure.

Il n’a pas été facile de grandir en étant un garçon féminin et sensible. S’identifier à un personnage était presque impossible. Les garçons des dessins animés pour garçons étaient tous des brutes et les garçons des dessins animés pour filles étaient transparents.

Et puis, il y a eu Shun, le Chevalier d’Andromède à la magnifique armure rose. Un garçon pur et pacifique, qui n’aime pas la violence, rechigne à se battre, et pleure.

Alors, oui. Plusieurs fois on a envie de le secouer pour qu’il se batte un peu. Mais on découvre assez rapidement que Shun est en fait l’un des chevaliers les plus forts et qu’il cache sa force.

Et c’était tout ce que je faisais alors.

Mascara for Masc, Pretanama

iwak #10 – espoir.

Coming Out un petit peu spécial aujourd’hui.

Je suis, en temps normal, une personne plutôt optimiste. Mais je dois avouer que, paradoxalement, je n’ai aucun espoir concernant le Futur. Ce Monde va dans la mauvaise direction.

J’ai l’impression que les gens sont de plus en plus ignorants, bêtes, et fermés. Je vois ça et là mille exemples que nous avons finalement déjà basculé dans l’Idiocracy.

Je vois l’Islamophobie et le Racisme s’accroître en même temps que l’Extrême-Droite. Et ce, au sein même de nos communautés. Les mêmes qui se plaignent de l’Homophobie sont devenus les pires racistes. Avec pour bonus la Misogynie et la Transphobie.

Chacun regarde son propre nombril. Personne ne pense collectivement. « On ne peut plus rien dire ». Chaque personne a son avis sur tout et il est plus légitime que celui d’un autre quand bien même cet autre serait directement concerné.

J’ai l’impression que nous n’avons pas appris de l’Histoire et que de façon globale plus personne n’apprend plus rien, de rien ni de personne.

Mon Coming Out aujourd’hui c’est cela. Je vous offre mon Pessimisme.

La Librairie Infinie, Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #7 – fantaisie.

Un peu de fantaisie
Juste un peu de magie
Un éclair et c’est tout
Et Creamy va chanter pour vous

Celle par qui tout est arrivé. Creamy, Merveilleuse Creamy. Ma toute première Magical Girl. Celle qui a scellé mon destin de jeune homosexuel à paillettes dans les cheveux et étoiles dans les yeux.

Je tournoyais et tournoyais sans cesse. Dessinant des clefs de sol en l’air. Allant jusqu’à cacher deux peluches dans ma capuche pour aller acheter le pain parce que c’était comme cela qu’elle emportait partout ses deux chatons, Sisi et Sinon.

Je rêvais d’avoir des pouvoirs magiques. De pouvoir me transformer comme elle. Et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand, à la fin de la série, Yu/Creamy donne son dernier concert et dit au revoir à ses deux chatons.

Je n’ai jamais oublié ce dessin animé comme je n’ai, je pense, jamais perdu cette âme de petit garçon-kawaii. Et à bientôt 38 ans, je reste toujours un Magical Boy, comme le précise ma bio sur le côté.

Pampilulu Pimpulu Pampumpam !

Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #4 – radio.

Je déteste la radio. Je la trouve insupportable.

Je ne l’écoute plus depuis au moins vingt ans. Des voix sans image. Du bruit. Les mêmes morceaux de musique en boucle. Tronqués et entrecoupés de publicités.

Mais ça n’a pas toujours été le cas.

La radio. Pour moi, c’était ces moments à attendre qu’un morceau que je guettais passe enfin pour pouvoir l’enregistrer sur cassette. Je me faisais des compils que j’écoutais avec mon baladeur.

La radio c’était aussi les petites annonces gaies sur Radio FG. Je ne sais plus exactement comment j’étais tombé dessus. Mais je me souviens que je les écoutais en cachette, dans ma chambre, très tard le soir, sur mon radio-cassette.

Entendre des personnes parler librement de leur vie, de leur sexualité me faisait du bien. J’avais l’impression d’être enfin raccordé à des gens comme moi, de ne plus être perdu et seul.

La radio, c’était la première fois où j’entendais des gens dire qu’ils étaient auto-reverse.

Et cette nostalgie qui m’envahit en écrivant cela…

Les Garçons, Pretanama

Mes Marches des Fiertés.

C’est la fin du mois des Fiertés. Et il a été plutôt fade.

Comme le Ramadan. Le Covid-19 a retiré leur saveur à mes deux rendez-vous annuels d’enfant stellaire*.

Pas de Marche des Fiertés en Juin cette année. Reportée à Novembre. Mais ce weekend, mes souvenirs des Marches passées sont venus me hanter comme pour me rappeler qu’elle aurait dû avoir lieu samedi dernier.

Je me suis souvenu de ma première Marche. En 2002. L’Euphorie de me retrouver entouré des miens mêlée à la tristesse de ne pas encore connaître de LGBT+. Je m’étais assis sur les marches à Bastille, seul, à observer la foule. Just a little more love de David Guetta dans l’air. Et c’est ce dont j’avais besoin. Juste un peu (plus) d’amour.

Je me suis souvenu de la Marche de 2007. Celle où j’ai rencontré Atypik. J’étais perdu dans la foule et n’arrivais pas à rejoindre le groupe des pédébloggueurs. J’étais désespéré et prêt à abandonner quand je l’ai finalement aperçu. Je lui ai alors directement pris le bras et lui ai dit « je ne te quitte plus ». Je ne le connaissais pas mais je me sentais si bien avec lui que je l’ai enveloppé de tendresse. Et en relisant le billet que j’avais écrit à l’époque, je dois admettre que j’étais immédiatement tombé amoureux de ce garçon.

En 2008, j’ai marché avec Peio. En 2009, Barry. 2010, Bradshaw. 2011, Djo et Les Filles. 2012, Cayetano et mes petits suisses préférés. Chaque année, je guettais aussi l’instant où j’allais pouvoir croiser le groupe de Matoo et profiter de l’occasion pour voir Jolies Lèvres.

Mais les Marches étaient devenues différentes. Je n’étais plus ce garçon qui ne connaissait personne. Je n’étais plus en manque d’amour. Je marchais maintenant avec l’Homme de ma vie. Et plus rien ne me paraissait plus extra-ordinaire que cela.

Je ne sais pas comment sera la Marche de Novembre. Mais, comme à chaque fois, j’aurai une pensée pour mon Moi-2002. Seul assis sur les marches de Bastille. Souhaitant se mêler. Se mélanger. Se fondre dans cette masse d’amours. Et je m’imaginerai lui envoyer un message. Ou juste une photo de Kévin Bacon et moi.

Marchant ensemble.

PS : j’ai aussi pris un énorme coup de vieux ces dernières années en ne reconnaissant pas ou peu les chansons qui passent sur les chars…

* Pretanama à tous les LGBT+ racisés et/ou croyants.