Amour Galactica

Kévin Bacon, Psithurisme Nostalgique

iwak #20 – corail.

C’est sur une magnifique plage d’Okinawa. En 2015. Que j’ai vu du Corail pour la première fois. Echoué sur le sable.

Kévin Bacon m’a alors dit qu’il était mort et expliqué pourquoi le Corail mourrait un peu partout.

Cet animal coloré était devenu aussi dur que de la pierre.
Blanc comme un mur.

Et j’ai trouvé cela triste.

Atlas des Idylles, Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #15 – avant-poste.

C’est LE point de rendez-vous. Tout gay parisien et même francilien connaît cet endroit. Nous nous y sommes tous arrêtés. Nous y avons tous attendu quelqu’un.

La Place Sainte-Opportune. L’avant-poste pédé.

L’endroit idéal pour attendre quelqu’un avec qui on a l’intention d’aller dans le Marais.

J’y attendais constamment Olivier. Il était toujours en retard.

Une fois, je l’avais attendu pratiquement 45 minutes. Il me disait être dans le métro, à quelques stations de là. Mais il était toujours chez lui. Il avait fini par arriver avec une boite de chocolats pour se faire pardonner. Et à cette époque, c’était suffisant pour me calmer. C’était en 2004.

J’y avais retrouvé Jolies Lèvres. En Juin 2008. Pour notre premier vrai date. Je l’avais rencontré la veille à une soirée et nous avions passé la nuit ensemble. Ce que je n’avais alors jamais fait. Seulement ce dimanche-là, j’avais aussi un premier date de prévu avec un autre garçon. Alors je l’avais laissé pour m’y rendre.

Comme je n’arrivais pas à m’arracher Jolies Lèvres de la tête, je l’ai contacté discrètement pendant mon rendez-vous en le textotant sous la table. Je voulais savoir s’il était disponible là, maintenant, tout de suite.

J’ai écourté mon rendez-vous et l’ai rejoint Place Sainte-Opportune où il m’a alors naturellement embrassé. Comme si c’était acté. Comme si nous avions toujours été ensemble. Je n’oublierai jamais cet instant.

En Juillet 2009. C’est à cet endroit-même que nous nous sommes dit au revoir avec Atypik. Sans réaliser qu’il s’agissait d’adieux et que nous ne nous reverrions plus.

J’étais venu « rompre » avec lui comme j’avais rompu avec les Garçons du groupe. J’étais injuste. Blessé par ma rupture avec Jolies Lèvres et par leur manque de soutien.

Cet après-midi-là, j’ai réalisé que je n’étais personne et que j’avais souhaité rompre quelque chose qui n’existait pas. Alors, à la fin de cet après-midi, face à son copain, je lui ai juste dit au revoir.

Et je ne l’ai plus jamais revu.

Des ruptures ? La Place Sainte-Opportune a du en connaître autant que des rencards.

C’est pour moi un endroit très marqué en souvenirs. Et avant d’être l’avant-poste pédé, elle est aussi et surtout l’Avant-Poste de mes rendez-vous de coeur, qu’ils soient joyeux ou plus tristes.

J’y vais maintenant plus rarement. Mes habitudes ont changé et Kévin Bacon et moi avons d’autres points de rendez-vous.

Mais on s’y retrouve parfois. Et je dois admettre qu’arriver sur cette Place et voir son magnifique copain vous attendre, c’est toujours un peu romantique.

Journal de Bord Éternel, Les Garçons

iwak #9 – lancer.

Début Août 2007. J’écrivais « Je mets donc mon Coeur dans cette bouteille et je la laisserai voguer jusqu’à ce que quelqu’un mette la main dessus. »

C’était au début de ce blog. Dans des archives que je garde scellées. A une époque où j’écrivais crûment pour masquer mon manque d’affection.

J’avais lancé cette bouteille dans la Mer des blogs comme pour dire que je renonçais à rencontrer quelqu’un. Parce que je ne me pensais réellement visible et désirable que derrière un écran. Derrière mon pseudo.

Il lisait mon blog. N’habitait pas Paris. Il vivait la fin d’une relation longue, sa « Tempête ». Et nous avons commencé à discuter puis nous appeler. Et nous nous sommes rencontrés.

C’était un garçon magnifique. Un grand brun, carré, aux yeux marrons. L’Homme à la bouteille, comme je le mentionne ici par moments.

Nous nous sommes vus, ici, à Paris. Et une autre fois, dans sa ville.

Mais ça n’a pas fonctionné.

Il m’avait fallu du temps pour m’en remettre. Parce que cet échec m’avait replongé dans ma solitude, mes complexes et conforté dans le fait que non, effectivement je n’étais pas désirable en dehors d’un écran.

« Tu as été la pluie fine dans ma Tempête ». C’est ce que j’avais gardé de notre histoire. La phrase qu’il m’a dite pour m’expliquer que notre « histoire » était perdue au milieu de la rupture qu’il vivait alors.

Une phrase qui est devenue très importante pour moi.

Tout comme la Pluie Fine.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #8 – dents.

C’est un souvenir spécial pour moi.

« Dents » me renvoie à « Dents de la Mer ». Le film projeté dans cette salle. Dans ce village de vacances dans lequel nous étions allés quand j’avais neuf ans.

J’avais sympathisé avec Alban, belge costaud de quinze ans. Costaud-carré-rugby, en opposition avec mon propre corps filiforme de l’époque.

Ce jour-là, il n’y avait personne dans la salle TV. Et après s’être fait écouter des trucs sur nos baladeurs, nous avons commencer à parler de son grand frère (pour qui je craquais complètement).

De fil en aiguille, d’une conversation à l’autre, nous nous sommes retrouvés à mimer des baisers. Moi, assis sur ses genoux.

Mimer, parce que nous apposions nos mains sur la bouche de l’autre.

Lorsque je me suis levé de ses genoux, je me suis aperçu qu’Alban avait une érection. Et il faisait nul doute alors que ça lui avait plu.

Si je pouvais retourner dans le temps, je l’embrasserais pour de vrai.

Depuis lors, « Les Dents de la Mer » me ramène toujours dans cette salle, à ce moment précis.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #6 – rongeur.

Dis, est-ce que tu te souviens de ce date au cinéma ? On s’était mis d’accord un soir sur MSN. On irait se voir un film ensemble.

Perdue dans nos conversations sans queue ni tête, entre notre façon de nous « taquiner » et ma façon d’être raide dingue de toi. Cette idée d’aller voir Ratatouille tous les deux un jour gris de Novembre 2007.

C’était après ma rupture avec l’Homme à la Bouteille. Cette période où je me sentais tellement seul que j’en avais mal.

On s’était retrouvés dans cette salle de ciné. Entourés de familles. Et manifestement, nous n’avions pas compris la même chose de notre conversation.

Mais tu as commencé à m’allumer et je me suis laissé faire.

Je ne me souviens pas du tout du film. Je ne l’ai jamais revu. Et ne le reverrai jamais. Mais je sais juste qu’il parlait d’un rongeur, d’un rat.

Et que Toi et moi avions beaucoup ri du bruit de ma ceinture qui se défait.

Kévin Bacon, Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #3 – épais, massif.

J’avais l’impression qu’il n’y avait qu’Ekkooo qui pouvait taire ma soif de câlins. Et je ne savais pas exactement pourquoi.

Je mettais tout cela sous le compte de l’alchimie. Et je pensais que sa peau, son grain et son parfum, stimulaient la mienne pour m’apaiser. J’en avais constamment besoin.

Et puis j’ai compris. Il était massif. Et en me lovant dans ses bras, il pouvait tout faire disparaître. Ma tristesse, ma solitude, tous mes sentiments.

Ekkooo pouvait me faire disparaître.

Lorsque j’ai fui les Garçons. Rompu avec eux et perdus. J’ai progressivement empêché quiconque de me reprendre dans ses bras.

Et je suis devenu cette personne qui déteste qu’on la touche.

A l’exception de Kévin Bacon.