Psithurisme Nostalgique

Psithurisme Nostalgique

M06 – les dimanches devraient être passés au lit. A baiser toute la journée.

Je vois le dimanche comme une journée. D’intérieur. Où l’on aurait même pas à sortir du lit. La parfaite journée au chaud. Les jambes entrelacées. Nos mains se baladant. Mes pieds froids – ses pieds chauds. Petite et grande cuillère. A tour de rôle. Devant une série et un film. Et des snacks. Rien d’élaboré. Du gras – du sucre.

Et où chaque fois que l’on serait d’humeur. Au moins une fois par heure… On irait se faire du bien et un peu de ce mal qui fait du bien.

On pourrait se chercher. Se masser. Juste se frotter. Y aller franco. S’allumer. Ou se monter en l’air.

On pourrait se réveiller. De cette troisième sieste. Et avoir envie de se mélanger. De se dégourdir.

On pourrait se regarder tout de suite après. Et se dire « encore ». Ou terminer cet épisode puis se dire « encore ». Ou terminer cet épisode pendant le « encore ».

On pourrait ne rien se dire. Et céder sur une pulsion. Parce qu’on la sent pointer. L’autre. Ou la pulsion.

On pourrait se fatiguer. Pour évacuer. Se relâcher. Se détendre. Et reprendre.

On pourrait parce que c’est dimanche. Et que les dimanches sont faits pour être passés au lit. A baiser toute la journée.

Le Garçon aux Pieds Nus, Psithurisme Nostalgique

M03 – c’est étrange de se dire que l’on a le même âge que ces gens vieux.

38 ans. Hier.

Est-ce que c’est bizarre de se dire que l’on a le même âge que des gens vieux ? Ou est ce que c’est normal de penser que je suis plus jeune, tout en ayant le même âge que des gens vieux ?

Même si la photo prise en Septembre sur la colonne à gauche me montre sous mon meilleur jour; mon corps a morflé. Mes cheveux ont péri. Et ma barbe s’est parée de blanc. Mais j’accepte cette évolution.

Vieillir physiquement ne m’ennuie pas. Je n’avais jamais réellement compté sur mon physique de toute façon. Remerciements : les gens qui ont passé mon adolescence à dire à mes frères qu’ils étaient beaux et moi, « gentil ».

Non moi, j’avais juste peur de devoir perdre avec l’âge mon côté loufoque et gamin. Je voyais cela comme une issue inévitable.

Vieillir cela signifiait être sérieux et responsable. Gris.

A mon âge. Mon Père était déjà marié. Il avait même déjà plusieurs enfants – je suis issu d’un second mariage quelques années plus tard dans sa vie. C’était un adulte avec un travail. Il portait un costume du lundi au vendredi. Il conduisait. Il était moustachu-Magnum, cheveux impeccables. Barbe rasée de près tous les matins.

Pas une magical girl qui se saoule au coca, quoi, et qui n’attend qu’une chose : que le Tango rouvre pour aller danser.

Mais je ne souffre pas de cette comparaison. J’aime cela. Je suis suffisamment vieux de corps et d’esprit pour être serein dans ma vie. Et suffisamment jeune de bêtises et délires pour continuer à m’amuser. Serait-ce cela le stade daddy ?

Bon, je sais quand même qu’il me faudra quatre jours à me remettre d’une nuit blanche au Tango, que j’y croiserai des jeunes qui auraient pu être mes enfants et que là-bas je ne connaîtrai même pas un cinquième des chansons qui passeront, mais je suis prêt !

Je suis prêt.

Kévin Bacon, Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M02 – je souhaiterais ne porter que mes sous-vêtements et une couronne toute la journée.

Le 02 Décembre. C’est mon anniversaire. Et ce que j’aime, c’est me réserver cette journée à moi uniquement.

En temps normal, je me serais mis de repos aujourd’hui car je déteste y travailler. Là je n’en ai pas eu besoin puisque Covid-sama a décidé que je n’avais plus de travail.

Mon programme était toujours le même. Ne rien faire. Rester en pyjama devant de vieilles séries. A manger du chocolat et à boire du coca.

Alors oui, rien de bien sexy. J’étais dans un pyjama en pilou-pilou, sous deux plaids et sans couronne. A l’opposé même de la définition du sexy. J’ai dû boire un litre de coca, du thé et finir une baguette de pain avec du kiri. Et je n’avais même pas de chocolat.

Comme toujours, aucun réseau social ne rappelle mon anniversaire. Alors, j’ai reçu très peu de messages et d’appels hormis ma famille, mes ami.es très proches, quelques ex-collègues et bien sûr Kévin Bacon.

Il fut un temps où cela avait une importance. Recevoir une tonne de messages. Et espérer en recevoir de qui vous savez. Les Garçons du passé. Mais après des années à être oublié – sans pathos aucun, je crois que je m’y suis habitué.

Je sais que pendant quelques heures je vais me dire que plus jamais je ne leur souhaiterai le leur mais le jour-même, je le ferai encore et toujours. Parce que c’est qui je suis. Et je me dirai que peut-être ils remarqueront qu’ils m’oublient chaque année.

J’ai maintenant 38 ans.
J’ai toujours mes pouvoirs magiques.
Et c’est tout ce qui compte.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #29 – chaussures.

Pour cette soirée. J’avais besoin de chaussures à talons.

Comme je fais du 45. Une seule solution. Les boutiques un peu spéciales situées entre Place de Clichy et Pigalle.

J’avais rendez-vous avec Baron Rouge (♡). Et il était en retard. J’ai donc dû prendre mon courage à deux mains et commencer sans lui. Je n’étais pas très à l’aise à l’idée de rentrer seul dans tous ces sex-shops.

Mais finalement. Ils n’avaient rien à voir avec l’image que je m’en faisais.

Quand Baron est arrivé. J’étais en plein essayage. J’avais craqué sur une paire de chaussures rouges à talons hauts.

Ces chaussures, je les ai par la suite portées plusieurs fois lors de nos soirées à thèmes. Et notamment lors de la fameuse Dames en Noir chez Baron. Après plusieurs visites, ces voisins avaient fini par nous contraindre à arrêter la soirée et à nous délocaliser.

Et nous voilà. Dehors. Le 27 Février 2010. Direction le Tango.

Baron habitait près de la Rue des Rosiers à l’époque. Pourtant le trajet m’avait paru interminable. Marcher avec ces chaussures était une torture.

Maudits talons aiguilles.

Ils sont toujours dans ma Boîte à Malices. Là où j’ai rangé tous ces déguisements improbables que j’avais revêtus en 2009-2010 avec les Garçons.

Baron, j’aimerais tellement pouvoir me déguiser à nouveau à l’une de tes soirées… ♡

Psithurisme Nostalgique

iwak #28 – flotter.

Viens, tout flotte en bas. Comment penser à autre chose qu’à Grippe-Sou/Pennywise ?

Je l’ajouterais volontiers à ma liste de vieux trucs à revoir. Juste pour voir si j’ai aussi peur que quand j’étais petit.

Ce Clown nous a tous traumatisé. Je me demande si c’est pas un peu à cause de lui que ma génération essaie de faire fermer les cirques – sous couvert de la protection des animaux ? (humour, je précise).

La Librairie Infinie, Psithurisme Nostalgique

iwak #27 – musique.

Il y a quelques jours. Je me suis fait une playlist « Oldies Goodies ». Et j’ai compris que ma Nostalgie avait fini par toucher aussi la musique.

Je me refais régulièrement de vieilles séries ou de vieux films. Mes amis ont du mal à comprendre pourquoi dans le contexte actuel. Avec la multiplication des plateformes de streaming. Je reste autant attaché au Jadis.

Le grain de l’image. Les vieilles VF. Les histoires et les personnages. Ce n’était pas parfait. Il y avait des défauts. Mais ça sonnait plus vrai.

Aujourd’hui. Rares sont les productions qui arrivent à me toucher. Je trouve presque tout très prévisible. Lisse et insipide.

Et c’est pareil en musique. J’ai souvent en tête de vieilles chansons alors je me précipite sur mon téléphone pour les récupérer. Il s’agit pour la plupart de chansons des années 80 et 90 que je n’écoutais pas avant. Mais allez savoir pourquoi. Aujourd’hui. Je les adore.

American Horror Story: 1984 et sa bande son a aussi dynamisé ce retour au Passé. La saison en elle-même était plaisante. Pas la meilleure. Pas la pire non plus. Mais cet hommage aux années 80 a su trouver un écho quelque part dans mon spleen.

Et c’est pourquoi je parle de Nostalgie. Il y a un mélange de regret, d’affection et d’un léger parfum de c’était mieux avant.