Psithurisme Nostalgique

Atlas des Idylles, Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #15 – avant-poste.

C’est LE point de rendez-vous. Tout gay parisien et même francilien connaît cet endroit. Nous nous y sommes tous arrêtés. Nous y avons tous attendu quelqu’un.

La Place Sainte-Opportune. L’avant-poste pédé.

L’endroit idéal pour attendre quelqu’un avec qui on a l’intention d’aller dans le Marais.

J’y attendais constamment Olivier. Il était toujours en retard.

Une fois, je l’avais attendu pratiquement 45 minutes. Il me disait être dans le métro, à quelques stations de là. Mais il était toujours chez lui. Il avait fini par arriver avec une boite de chocolats pour se faire pardonner. Et à cette époque, c’était suffisant pour me calmer. C’était en 2004.

J’y avais retrouvé Jolies Lèvres. En Juin 2008. Pour notre premier vrai date. Je l’avais rencontré la veille à une soirée et nous avions passé la nuit ensemble. Ce que je n’avais alors jamais fait. Seulement ce dimanche-là, j’avais aussi un premier date de prévu avec un autre garçon. Alors je l’avais laissé pour m’y rendre.

Comme je n’arrivais pas à m’arracher Jolies Lèvres de la tête, je l’ai contacté discrètement pendant mon rendez-vous en le textotant sous la table. Je voulais savoir s’il était disponible là, maintenant, tout de suite.

J’ai écourté mon rendez-vous et l’ai rejoint Place Sainte-Opportune où il m’a alors naturellement embrassé. Comme si c’était acté. Comme si nous avions toujours été ensemble. Je n’oublierai jamais cet instant.

En Juillet 2009. C’est à cet endroit-même que nous nous sommes dit au revoir avec Atypik. Sans réaliser qu’il s’agissait d’adieux et que nous ne nous reverrions plus.

J’étais venu « rompre » avec lui comme j’avais rompu avec les Garçons du groupe. J’étais injuste. Blessé par ma rupture avec Jolies Lèvres et par leur manque de soutien.

Cet après-midi-là, j’ai réalisé que je n’étais personne et que j’avais souhaité rompre quelque chose qui n’existait pas. Alors, à la fin de cet après-midi, face à son copain, je lui ai juste dit au revoir.

Et je ne l’ai plus jamais revu.

Des ruptures ? La Place Sainte-Opportune a du en connaître autant que des rencards.

C’est pour moi un endroit très marqué en souvenirs. Et avant d’être l’avant-poste pédé, elle est aussi et surtout l’Avant-Poste de mes rendez-vous de coeur, qu’ils soient joyeux ou plus tristes.

J’y vais maintenant plus rarement. Mes habitudes ont changé et Kévin Bacon et moi avons d’autres points de rendez-vous.

Mais on s’y retrouve parfois. Et je dois admettre qu’arriver sur cette Place et voir son magnifique copain vous attendre, c’est toujours un peu romantique.

Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #14 – armure.

Il n’a pas été facile de grandir en étant un garçon féminin et sensible. S’identifier à un personnage était presque impossible. Les garçons des dessins animés pour garçons étaient tous des brutes et les garçons des dessins animés pour filles étaient transparents.

Et puis, il y a eu Shun, le Chevalier d’Andromède à la magnifique armure rose. Un garçon pur et pacifique, qui n’aime pas la violence, rechigne à se battre, et pleure.

Alors, oui. Plusieurs fois on a envie de le secouer pour qu’il se batte un peu. Mais on découvre assez rapidement que Shun est en fait l’un des chevaliers les plus forts et qu’il cache sa force.

Et c’était tout ce que je faisais alors.

Psithurisme Nostalgique

iwak #12 – glissant.

Qu’y a-t-il de plus glissant qu’une baignoire/douche ?

Lorsque l’on y est à deux. Et qu’excités. On se lance dans des acrobaties.

Lesquelles deviennent vite périlleuses. De positions en positions. Les parois humides. Les mains savonneuses. Et le risque.

A chaque moment. De glisser. Voir le pied sur lequel on s’appuie partir. Sa main nous lâcher.

Et sur le coup. Cette petite frayeur. Vite remplacée par le rire. Et les affaires reprennent.

Et j’adore ces moments.

N’écoutez pas ce que l’on vous dit.
Une douche se prend toujours à deux.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #8 – dents.

C’est un souvenir spécial pour moi.

« Dents » me renvoie à « Dents de la Mer ». Le film projeté dans cette salle. Dans ce village de vacances dans lequel nous étions allés quand j’avais neuf ans.

J’avais sympathisé avec Alban, belge costaud de quinze ans. Costaud-carré-rugby, en opposition avec mon propre corps filiforme de l’époque.

Ce jour-là, il n’y avait personne dans la salle TV. Et après s’être fait écouter des trucs sur nos baladeurs, nous avons commencer à parler de son grand frère (pour qui je craquais complètement).

De fil en aiguille, d’une conversation à l’autre, nous nous sommes retrouvés à mimer des baisers. Moi, assis sur ses genoux.

Mimer, parce que nous apposions nos mains sur la bouche de l’autre.

Lorsque je me suis levé de ses genoux, je me suis aperçu qu’Alban avait une érection. Et il faisait nul doute alors que ça lui avait plu.

Si je pouvais retourner dans le temps, je l’embrasserais pour de vrai.

Depuis lors, « Les Dents de la Mer » me ramène toujours dans cette salle, à ce moment précis.

La Librairie Infinie, Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #7 – fantaisie.

Un peu de fantaisie
Juste un peu de magie
Un éclair et c’est tout
Et Creamy va chanter pour vous

Celle par qui tout est arrivé. Creamy, Merveilleuse Creamy. Ma toute première Magical Girl. Celle qui a scellé mon destin de jeune homosexuel à paillettes dans les cheveux et étoiles dans les yeux.

Je tournoyais et tournoyais sans cesse. Dessinant des clefs de sol en l’air. Allant jusqu’à cacher deux peluches dans ma capuche pour aller acheter le pain parce que c’était comme cela qu’elle emportait partout ses deux chatons, Sisi et Sinon.

Je rêvais d’avoir des pouvoirs magiques. De pouvoir me transformer comme elle. Et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand, à la fin de la série, Yu/Creamy donne son dernier concert et dit au revoir à ses deux chatons.

Je n’ai jamais oublié ce dessin animé comme je n’ai, je pense, jamais perdu cette âme de petit garçon-kawaii. Et à bientôt 38 ans, je reste toujours un Magical Boy, comme le précise ma bio sur le côté.

Pampilulu Pimpulu Pampumpam !

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

iwak #6 – rongeur.

Dis, est-ce que tu te souviens de ce date au cinéma ? On s’était mis d’accord un soir sur MSN. On irait se voir un film ensemble.

Perdue dans nos conversations sans queue ni tête, entre notre façon de nous « taquiner » et ma façon d’être raide dingue de toi. Cette idée d’aller voir Ratatouille tous les deux un jour gris de Novembre 2007.

C’était après ma rupture avec l’Homme à la Bouteille. Cette période où je me sentais tellement seul que j’en avais mal.

On s’était retrouvés dans cette salle de ciné. Entourés de familles. Et manifestement, nous n’avions pas compris la même chose de notre conversation.

Mais tu as commencé à m’allumer et je me suis laissé faire.

Je ne me souviens pas du tout du film. Je ne l’ai jamais revu. Et ne le reverrai jamais. Mais je sais juste qu’il parlait d’un rongeur, d’un rat.

Et que Toi et moi avions beaucoup ri du bruit de ma ceinture qui se défait.