Psithurisme Nostalgique

M18 – Les garçons n’ont pas besoin d’être musclés pour être mignons.

J’aime les garçons. Tous les garçons.

Mais ça n’a pas toujours été le cas.

Plus jeune. Je craquais souvent sur le même type d’homme. Les grands bruns aux yeux clairs. D’apparence plutôt musclée – même si j’avoue n’avoir jamais particulièrement accroché sur les abdos. Et toujours blancs.

J’étais victime d’un matraquage. Un lavage de cerveau. Celui qui consistait à nous faire croire que cela était l’unique genre de beauté. On ouvrait un magazine ou on allumait la télé. Et hop. Il était là.

Le grand blanc musclé aux yeux bleus et aux cheveux lisses.

C’était toujours le héros. Le plus populaire. Celui qu’on nous proposait comme le Mâle Sacré.

Le garçon à lunettes. Le gros. Le noir. Puis plus tard. L’asiatique. L’arabe. Le précieux. Le gars en fauteuil roulant… Ils n’étaient jamais présentés comme des alternatives crédibles. Tout devait nous amener à nous dire qu’ils n’avaient rien de sexy.

On ne devait voir que le Brandon Walsh.

Seulement voilà. Moi, Brandon Walsh. Il ne me faisait absolument rien. Dylan McKay non plus. Et tous les sex-symbols qui ont suivi. Les George Clooney. Brad Pitt. Johnny Depp. Rien.

Le néant dans ma culotte.

C’est l’expérience. Les rencontres. La diversification des types de beauté – encore bien timide. Et mes propres évolutions. Qui m’ont permis d’élargir mes horizons en matière de beauté masculine.

Aujourd’hui. Je n’ai plus, à proprement parler, de style de garçon défini, ni même de critères. Même si j’admets toujours craquer sur les grands (>1m83), les plus âgés que moi et les garçons avec des formes.

Mais pour moi. Les garçons n’ont pas besoin d’être musclés pour être mignons.

Il suffit qu’une chose me plaise chez un garçon pour que je fonde complètement. Cela peut-être la nuque, le regard, la bouche, les mains, la denture. Ou même ce qui nous a été depuis trop longtemps présenté comme des défauts ou anomalies. Les gros nez, Les cicatrices, les taches de rousseur, le vitiligo, l’albinisme…

D’un point de vue général. Fais moi rire. Et je suis à toi pour la vie.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

M17 – je recueille les noms des amants avec lesquels ça n’a pas marché.

Nos vies sont pleines d’histoires d’amour ou d’amitiés qui n’ont pas fonctionné. Il y a celles pour lesquelles nous gardons des regrets vinaigrés – ces regrets qui vous retournent le coeur comme lorsque l’on boit une gorgée de vinaigre blanc. Et celles qui vous laissent souriants, parfois embarrassés, levant les yeux au ciel en vous disant. Quelle idée !

Il y a ces crushes auxquels on repense maintenant. Honteusement. En se disant. Comment ai-je pu craquer sur lui ? Ceux que l’on avoue souvent en soirée un peu pompette ou juste pour se moquer un peu de soi.

Et il y a ces noms. Cette liste de garçons avec lesquels cela n’a pas marché. Ceux dont on garde les photos dans une boîte. Bien en évidence. Mais que l’on ouvre pas. Ceux qui ont compté. Et pour lesquels cela s’est terminé à tort ou à raison.

Ceux que l’on a perdu de vue mais pas de coeur. Ceux sur lesquels on veille de loin. Ceux sur lesquels on écrit mais desquels on ne parle pas.

Ceux auxquels on pensera toujours.

Mélancolie Apocalypse

M16 – Je suis mon propre fantôme hantant les souvenirs que j’aime le plus.

Ce meme-ci reflète parfaitement mon hypermnésie. Je suis ce fantôme qui hante sans cesse ses souvenirs. Souvent les mêmes. Pas toujours ceux que j’aime le plus néanmoins.

J’ai un souvenir particulier avec chacun de vous. Que je revisite fréquemment. Quand au gré d’une association hasardeuse, l’hypermnésie le fait ressurgir.

Si un jour nous nous croisions. Pose-moi la question.

Quel souvenir de nous deux revisites-tu le plus souvent ? Et laisse-toi guider par ces détails que tu auras oubliés mais qui continuent de me hanter.

Et si tu m’aimes. Trouve pour moi un souvenir que je n’aurais pas sauvegardé. Et raconte-le moi.

J’aimerais tellement me voir à travers tes souvenirs.

Les Garçons, Mélancolie Apocalypse

M15 – J’aurais dû t’enlacer plus fort encore la dernière fois où je t’ai vu.

Lorsque je suis tombé sur celui-ci. J’ai tout de suite pensé à Ekkooo.

J’avais rencontré Ekkooo en Décembre 2007 autour d’un chocolat chaud. Et j’avais craqué sur lui. Je n’y pouvais absolument rien. Son odeur, sa peau, ses cheveux blonds. J’avais l’impression que mon corps l’appelait constamment. Comme un aimant.

Chaque fois que je le voyais. Il fallait que je le touche. Qu’il m’enlace. J’avais l’impression de n’avoir jamais assez de ses accolades. Ça ne me suffisait pas. J’avais besoin de complètement disparaître, me fondre dans ses bras.

Et c’était possible. Il était grand et massif.

Mais j’étais intouchable. C’était tout le monde sauf moi. Surtout pas moi. Une sorte de constante dans ma vie amoureuse qui allait finir par me faire me sentir non désirable et invisible.

Cette voix à l’intérieur de moi qui voulait leur hurler REGARDEZ-MOI m’a finalement rongé de l’intérieur. Et peu à peu, je suis devenu un monstre avec les Garçons. Que j’allais finir par épuiser deux ans plus tard.

En Juillet 2009, sentant venir une dernière confrontation qui serait pénible. Ekkooo s’était désisté à la dernière minute. Avant de lâcher ce tweet.

Ekkooo : est à Madrid pour m’amuser avec des amis de plusieurs années qui ne me jartent pas pour un oui ou pour un non

C’était fini. Et je ne l’ai pas revu pendant deux ans.

En Septembre 2012, il est entré dans ce restau japonais qu’il m’avait fait découvrir. J’y étais avec des amies. C’était une véritable coïncidence. Je me suis levé. On s’est salué poliment. Puis je me suis rassis.

Avant de brusquement me relever à nouveau pour l’enlacer.

Je n’avais pas pu me contrôler. C’était la mémoire du corps. Du mien. Et une fois cette impulsion contrôlée, je l’avais lâché.

Et même si cela n’a duré que quelques secondes, j’avais tout de suite regretté de n’avoir pas su me contenir.

Après cela, chacun sa table. Et chacun sa vie.

Cela fait huit ans maintenant que je ne l’ai pas revu. J’ai plusieurs fois eu envie de faire un pas pour le retrouver. Avant de toujours m’en empêcher.

Il me manque. Et je me dis très souvent que j’aurais dû l’enlacer plus fort encore la dernière fois où je l’ai vu.

Psithurisme Nostalgique

M14 – L’art de se dévorer des yeux.

Je n’ai peur de rien. Et quand je remarque qu’un garçon me mange du regard. Je ne me laisse pas faire. Et j’accepte le défi.

Et même si je ne joue pas pour gagner – j’ai déjà tout ce qu’il faut. Je refuse de perdre.

Mes trajets en métro m’ont permis de parfaire mes techniques. D’aiguiser mon regard. Et de soigner ma stratégie. Et plus un garçon est mignon, plus je vais le faire transpirer. Et si vous souhaitez qu’un garçon soit à vos pieds. Voici la technique.

Il faut le mater une première fois.

En général, le garçon détourne timidement le regard avant de revenir vers vous. Là, soutenez-le une fois. Avant de complètement l’ignorer.

Ça. Les beaux garçons qui savent qu’ils sont beaux-garçons, ils n’aiment pas du tout. Vraiment pas du tout. Alors ils persévèrent. Et les voilà scotchés. En attente d’un nouvel échange.

Quand vous avez bien fait monter la pression en ne le calculant plus. Reprenez.

S’il est toujours en suspens à vous observer. Souriez-lui. Vous avez gagné.

Kévin Bacon

M13 – Je jure que lorsque nos lèvres se touchent, je peux goûter aux prochaines soixante années de ma vie.

J’aime beaucoup cette idée. Ce qu’elle représente.

Je n’ai pas connu beaucoup de garçons. J’étais à la recherche de quelque chose de sérieux. Toujours.

En vingt ans de chasse à l’Homme, j’ai eu neuf petits amis. Et deux fois moins de relations d’un soir. Je pense que l’on peut dire que je ne suis pas le plus grand chasseur du monde. Alors certes, je me suis aussi mangé moult amours à sens unique et autres crushes qui n’ont servi à rien.

Mais j’ai passé assez de temps à fantasmer sur ce que j’attendais d’une relation pour savoir ce que je désirais.

A notre tout premier rendez-vous, j’avais dit à mon premier petit copain. Tu es le premier mais tu ne seras pas le dernier. Avec ce « Je pense – Je dis » qui me caractérise et déconcerte.

Parce que je savais. Ce n’était pas Lui.

Et ainsi de suite, de garçons en garçons, de baisers en baisers. Jusqu’à me figer un jour. Et avoir cette impression. Celle d’avoir pu goûter aux soixante prochaines années de ma vie juste en L’embrassant.

C’était Lui. Cela fait un peu plus de onze ans. Et j’ai envie qu’il soit le dernier.