Les Garçons, Mélancolie Apocalypse

Le pull à capuche gris.

Je suis arrivé complètement trempé chez mes Parents. Ce parapluie, récupéré d’une touriste tête en l’air, n’était vraisemblablement pas de taille à lutter contre l’orage.

Ma Mère m’a proposé des vêtements secs.

J’avais pris l’habitude de lui donner toutes les affaires qui ne m’allaient plus ou dont je m’étais lassées. Elle en envoyait certaines au bled et gardait celles qu’elle aimait bien.

Elle a pioché dans une pile. Et j’ai tout de suite pensé à ce pull.

A son retour de Corée, Il avait rapporté des cadeaux à tout le monde. Des petites attentions. Histoire de ne pas revenir les mains vides. A moi. Il m’avait offert un pull et s’était acheté le même dans la taille au-dessus.

Cela avait encore plus renforcé l’idée que j’étais spécial.

Seulement. Il y a quelques années. J’avais pris la décision de m’en séparer. Il ne m’allait plus et, Lui, je lui en voulait encore d’avoir disparu. Etonnamment, j’avais conservé d’autres vêtements-souvenirs mais ce pull-ci était un symbole. Et je pensais devoir m’en débarrasser pour avancer.

Je n’y avais plus pensé. Jusqu’à ce que ma Mère pioche dans cette pile.

Je suis rentré chez moi plus triste que nostalgique, regrettant de m’en être débarrassé.

Il y a, aujourd’hui, un de mes cousins qui porte ce pull en Algérie sans connaître son histoire et ce qui me liait à ce garçon.

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