Amour Galactica

Kévin Bacon

La Cigale et la Fourmi dans le même logis.

Il y a un an. Kévin Bacon et moi nous installions ensemble. Après douze années.

Énorme changement pour les solitaires-amoureux / amoureux-solitaires. Et nouvelles routines pour nous deux.

Pour moi, finies les nuits à veiller et dessiner jusqu’au petit matin en ingurgitant l’équivalent du débit de la Seine en coca. Fini également le régime alimentaire basé sur le chocolat, le kiri et tout ce que l’agro-alimentaire a fait de monstrueux et contre nature. Kévin Bacon fait la cuisine. C’est équilibré, vert et peu transformé. Et jamais mon estomac n’a été aussi serein, calme et heureux.

Vivre à deux nous a, à nouveau, montré à quel point nous étions différents et complémentaires. Il lui reste toujours des pâtes. Et moi toujours de la sauce. Il est venu avec ses produits Maison Verte alors que je ne jurais que par l’Arbre Vert. Ses quelques vêtements se sont retrouvés ensevelis sous ma garde robe imposante – qui mériterait d’ailleurs un appartement à elle seule… Et ses deux plantes ont maintenant été intégrées dans ma forêt – qui mériterait elle-aussi un appart à elle seule

Kévin Bacon préfère dormir dans le noir complet. Alors que j’adore être réveillé par la lumière du soleil. Il a toujours le corps chaud. Et moi, toujours la peau fraîche. Coca zéro contre Coca normal. Pommes contre bananes. Et même nos covids ont eu des symptômes différents.

Vivre à deux, c’est aussi trouver des moments pour être vraiment seul et se recharger. Je profite des jours où il est en présentiel pour ne rien faire du tout ou sortir me balader. Et le mardi soir, en rentrant du volley, je m’accorde une nuit à l’ancienne, où je reste à dessiner jusqu’à très tard pendant qu’il dort. Pour Lui, c’est avoir l’appart les soirs où je suis à mon entraînement ou chez mes Parents.

Et pour le reste, c’est juste une question d’équilibre que nous respections de toute façon depuis nos débuts. Sous le même toit ou non.

Imaginez la Cigale et la Fourmi vivre ensemble.

Les Garçons

La Pédérité.

Cette année, j’avais pris la plus étrange des résolutions. Celle de dire oui à – pratiquement – toutes les invitations.

Sortir un peu de ma forteresse et m’empêcher un maximum de me renfermer sur moi-même. Ce qui était d’ailleurs l’une de mes craintes post-confinement.

Déjà bien casanier par nature, j’avais été échaudé par mes échecs successifs à m’entourer de Garçons. Et les tristes expériences de ces pratiquement quinze dernières années m’avaient amené à dresser d’énormes barricades autour de moi.

Des défenses imparables. Pour que rien ne m’atteigne. Ni blessures ni déceptions.

Alors je me suis coupé de tout. J’ai disparu. J’ai donné la priorité absolue à Kévin Bacon et mon cercle d’amis proches. Avec toujours une bonne excuse pour refuser de participer à une soirée.

Lorsque je réapparaissais sporadiquement au gré de quelques exceptions, je recevais d’étranges commentaires et/ou compliments. On découvrait que j’étais drôle. Ou l’on s’étonnait carrément que j’existe pour de vrai. « On parle de toi comme d’une légende », m’avait dit cet ami d’ami lorsque je me suis présenté.

Mais à bientôt 40 ans, j’ai eu envie de sortir. De revoir le monde. De travailler sur ma sociabilité. Et surtout d’aller contre mon instinct naturel de solitaire.

Un changement déjà timidement initié l’an passé alors que je passai l’été à prendre des verres en terrasse – oui, je considère qu’un diabolo grenadine au Quetzal, c’est prendre un verre.

Et lorsque les entraînements de volley ont repris à la rentrée, j’ai décidé de poursuivre cet effort.

Alors, je suis resté manger un morceau après chaque entraînement, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Je me suis dévoilé. Et de fil en aiguille, je me suis retrouvé invité à des petites soirées sympas.

Jusqu’à cette invitation à passer un weekend ensemble.

Un weekend entre garçons en Normandie. Une immense maison, un jacuzzi, des bières, du vernis à ongles, une soirée visionnage de Drag Race France, des journées à la plage et en excursion sur les magnifiques îles Chausey, des ronflements, des bruits suspects, des araignées, le barbecue, le Bal des Pompiers, les parties de volley,…

Et beaucoup de tendresse.

La Pédérité.

Et quand je suis rentré à la maison. Une pluie de petits messages mignons.
Et les Garçons m’ont manqué.

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la Pédérité. J’ai vu ce mot pour la première fois dans un tweet de Matthieu Foucher et je l’ai tout de suite adoré.

Kévin Bacon, Psithurisme Nostalgique

Le Coca ne protège pas du covid.

On avait réussi à y échapper. Depuis deux ans, les gens tombaient mais nous non. Nous résistions.

Mais le Covid allait finalement trouver un moyen de nous atteindre. Nous étions prévenus. Une nouvelle vague, un nouveau variant. T’es en danger, ma fille.

Tout a commencé mercredi matin, quand, à peine éveillé, Kévin Bacon m’a dit. Je me sens bizarre. Il s’est levé malgré tout et est parti s’installer à son bureau avant de revenir quelques minutes plus tard. Je ne me sens pas bien.

Pharmacie à peine ouverte, il y a fait un test. Confirmé à son retour. Positif.

Immédiatement arrêté, il s’est remis au lit. Date d’apparition des symptômes et calcul de la fenêtre de contagion. Forcément je devais être touché aussi.

Alors à mon tour, je suis allé me faire tester. Et quelques minutes après, mon résultat était négatif.

Nous avons donc dû réorganiser l’appart. Il a gardé la chambre et le lit. J’ai gagné le salon. Et tout le reste est devenu zone avec port du masque obligatoire.

Sa fièvre a monté et je me suis improvisé Infirmier à domicile. Et rappel : je suis la personne la plus maladroite et la plus flemmarde du monde, et en plus je ne sais rien faire de mes mains.

Pratiquement quatre jours de forte fièvre et de toux. Il est cloué au lit. Je surveille sa température. Lui donne des médicaments. J’aère constamment toutes les pièces. Et… je m’occupe de la cuisine.

Je rate chaque repas. Et pour un malade qui n’a pas perdu le goût, c’est l’enfer. On raconte ça et là que des groupes de soutien ont été montés pour venir en aide aux maris comme Lui…

De mercredi à lundi, je reste à l’isolement. Je suis cas contact même si l’application Anticovid ne me le dira jamais. J’annule tout ce que j’avais prévu. Je campe dans le salon, je dors en boule sur le canapé deux places. Je dessine. Je finis tout AppleTV+. Physical, Severance, je commence Loot. Sur Disney+, je mange tous les Wolverines, les deux Deadpools – c’est mauvais quand même hein…-. Sur Netflix, je commence Thermae Romae – drôôôle. Et je me fais tester tous les deux jours environ. À chaque fois, négatif.

L’idée que je viens d’une autre planète et/ou que le coca protège vraiment du Covid commence à me séduire. Kévin Bacon va mieux même s’il reste positif.

Mardi, je sors de mon isolement et décide de sortir un peu. Direction shopping. Je garde mon masque dans les magasins – je ne l’ai jamais enlevé dans le métro… -. Je me promène. Mais j’ai chaud et je commence à ne pas me sentir bien.

J’entre dans une pharmacie, me fais tester. Hop hop, tige dans le nez, terminé. Je trouve la jeune fille expéditive mais je me remets en route. Je me sens pas terrible et m’apprête à prendre un Doliprane. Il tombe par terre.

Rien à faire. Je le gobe et reprends mon chemin. Oui vous avez bien lu, advienne que pourra.

Toujours pas de réponse une heure après. J’appelle la pharmacie qui me dit que je suis négatif et que le résultat arrivera dans la soirée. Et effectivement, un message bien plus tard. À nouveau rassuré.

Mais, j’ai la gorge qui gratte et je me sens fatigué. Mon corps d’extraterrestre a-t-il transformé le covid en un autre truc ?

Mercredi, j’ai l’impression de n’avoir plus aucune force. Pas de fièvre mais j’ai mal partout.

Jeudi, fatigue. Mais alors une fatigue ! J’ai toujours eu la flemme de tout. Je l’ai déjà dit. Mais là, je suis sur un niveau d’asthénie absolu. J’accompagne quand même Kévin Bacon – toujours positif à J+8 – faire les courses en priant pour que personne ne me touche et surtout que je me cogne nulle part. Ce qui chez moi signifie que je suis bien malade.

J’en profite pour passer à la pharmacie et me faire à nouveau tester. Franchement, c’était LA semaine pour lancer un programme de fidélité.

À peine rentré à la maison, je reçois la ribambelle de SMS du SIDEP.

C’est la fin. Je suis positif. Je ne viens pas d’une autre planète. Le coca rouge ne protège pas du Covid. Je n’ai juste pas les mêmes symptômes que Kévin Bacon. Brett, je suis touchée.

– Fin de l’épisode –

Beur-Boy restera-t-il positif longtemps ? Pourra-t-il se rendre en Normandie avec les garçons du volley pour le 14 Juillet ? Récupèrera-t-il ses pouvoirs magiques ? Et surtout surmontera-t-il sa déception de découvrir que boire du coca n’a absolument aucun avantage ?

Vous le saurez, au prochain épisode.

Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

Ce serait tellement plus simple si les Garçons étaient des plantes.

Je crois que j’ai remplacé les Garçons par des plantes.

C’est ce que je me suis dit tout à l’heure. Quand. Pour la première fois de ma vie, j’ai pensé que j’en avais trop.

Je dis cela parce que je me souviens que je n’en avais pas autant avant. Comme beaucoup. J’ai commencé avec un petit ficus de chez Ikea. Benjamin. Mais il n’a pas duré longtemps.

La plus ancienne de mes plantes remonte à 2009. J’avais acheté deux plantes près de mon travail. Un zamioculcas zamiifolia et une fougère. De tous petits bébés.

La fougère s’est mise à sécher quand ça n’allait pas bien et est morte peu après la rupture. Je reste persuadé qu’elle avait pressenti la fin de mon histoire avec Jolies Lèvres.

Je ne pensais pas avoir la main verte. Mais d’une seule plante je suis aujourd’hui arrivé à 34. Oh, il y a bien eu des pertes. Mais je crois que nous avons trouvé comment nous entendre elles et moi.

Ce que, aujourd’hui encore, je n’arrive pas à faire avec les garçons qui entrent dans ma vie en quête d’amitié.

Entre nous. Ce serait tellement plus simple si tout le monde était une plante.

Parce que là je suis complètement perdu.

Kévin Bacon, Psithurisme Nostalgique

Restober #30 – Lie Down.

Cher Journal du Garçon qui voulait juste ne rien faire du tout,

Tu sais que tu as bien vieilli quand tu dois faire une sieste dans l’après-midi avant d’aller à une soirée. C’est cela aussi de vivre avec un garçon qui est réveillé à 6h30 tous les jours, semaine comme weekend.

Lorsque l’heure est enfin arrivée d’aller au bal – vous avez compris que je n’avais pas été à une soirée depuis ouuuuh….. Je me suis préparé, maquillé (pas de miracle) et nous sommes partis.

Mais Kévin Bacon voulait manger un morceau avant. Imaginez-moi, ayant déjà réussi à traverser mon quartier, à prendre le métro et tout cela en étant maquillé comme un camion volé, devoir m’assoir dans un restaurant. Sa tenue à Lui étant plutôt passe-partout.

C’est dingue de se dire que l’on est pas à l’aise à l’idée d’être peinturluré même un soir d’Halloween.

On s’est finalement installé en terrasse. Je n’ai pas retiré mes lunettes de soleil pour masquer mes yeux. Il faisait encore doux. Pour une Pizza. Et une fois le ventre plein, direction la soirée.

Ça m’a fait très plaisir de recevoir cette invitation. Non pas uniquement parce que je me désespérais de danser, de m’habiller ou de faire la fête. Mais surtout parce que l’on a pensé à moi. L’Organisateur (célèbre, il lit même ce blog ♡) et moi ne nous voyons pas très souvent mais je crois pouvoir dire sans risque que nous nous apprécions.

Il y avait beaucoup de personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps. Vraiment très longtemps. Et j’ai été vraiment touché de la façon qu’elles ont eu de venir directement vers moi pour parfois juste me saluer. Et pour certains, j’ai trouvé amusante la façon qu’ils ont eu de me présenter aux personnes qui les accompagnaient. « Beur-Boy ».

J’ai beaucoup sous-estimé la portée de ce blog, de mes histoires, de toutes ces rencontres qui se sont faites par son intermédiaire. C’était réellement une très belle époque. Et de voir des garçons aller vers mon Mari et l’appeler Kévin Bacon c’est juste priceless.

Il n’y a aucune photo de moi me démaquillant sur la ligne 3 qui circulent et croyez-le c’est bien dommage. Tout comme des photos de moi dansant alors que je ne sais même plus comment on fait.

Merci pour cette soirée ♡.
Baille bye.

Kévin Bacon, Psithurisme Nostalgique

Restober #29 – Be Lazy.

Cher Journal du Garçon qui voulait juste ne rien faire du tout,

Be Lazy ? Pas aujourd’hui.

Maintenant que j’ai la tenue, le maquillage et les accessoires, je dois absolument tester le tout et m’assurer que cela fonctionne. Le Thème de la soirée de samedi ? Kink – fétiches.

Il y aura certainement déjà des gars en harnais, en cuir… J’ai envie d’être un peu glamour.

Je pense très sincèrement que l’on devrait enseigner le maquillage à l’école. C’est une discipline olympique ! J’ai dû remaquiller mes yeux plusieurs fois avant d’arriver à ressembler à autre chose qu’un raton-laveur ou un panda !

Et évidemment, on ne nous apprend pas à nous les garçons que pour retirer du mascara waterproof tu dois y laisser la vie.

Kévin Bacon est rentré du travail et m’a trouvé les yeux rouges, complètement défoncés par le démaquillant et le coton. Je ne suis vraiment pas prêt à faire du Drag…

Je vous dirai si j’ai réussi à matérialiser l’idée que j’ai en tête.

Baille Bye.

APPRENEZ À VOS FILS À SE MAQUILLER !